RDC : Bertine NSHOBOLE CIKURU dénonce l’enlèvement et détention arbitraire de son époux, KANANI BITINDA Rigobert par les militaires de la garde républicaine

Madame Bertine NSHOBOLE CIKURU alerte l'opinion congolaise, internationale et les organisations de défense des droits de l’homme à propos de l'enlèvement et détention arbitraire, torture, traitements cruels, inhumains et dégradants de son époux, Monsieur KANANI BITINDA Rigobert. Il assume le poste du Chef staff Coordination de la RVA/Bukavu, basé à l'aéroport de Kavumu. Il a été enlevé par un militaire Officier de la garde républicaine, le samedi 13 janvier 2024. Lire ici l'intégralité de la lettre.

RDC : Bertine NSHOBOLE CIKURU dénonce l’enlèvement et détention arbitraire de son époux, KANANI BITINDA Rigobert par les militaires de la garde républicaine

Madame NSHOBOLO CIKURU Bertine,
Epouse, KANANI BITINDA,
Résidant à Kavumu, Groupement de Bugorhe,
Territoire de Kabare, Province du Sud-Kivu
 
 
 
Transmis copie pour information à :          
- Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo
(Avec la meilleure expression de notre considération déférente) ;
- Son Excellence Monsieur le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice, garde de sceau
(Avec l’expression de toutes nos civilités) ;
- Son Excellence Monsieur le Ministre des droits humains
(Avec l’expression de toute notre déférence) ;
Directeur général de la RVA
Tous, à KINSHASA.
 
- Son Excellence Monsieur le Gouverneur de province du Sud-Kivu ;
- Directeur provincial de la DGM/Sud-Kivu
- Directeur provincial de l’ANR/Nord-Kivu
- Commissaire provincial de la PNC/Sud-Kivu
- Monsieur l’Auditeur supérieur près la Cour militaire de Bukavu ;
- Monsieur l’Auditeur de garnison près le tribunal militaire de Bukavu,
- Commandant TD/ Bukavu
Tous, à Bukavu.  
 
- Monsieur l’Auditeur supérieur près la Cour militaire du Nord-Kivu ;
- Commissaire provincial de la PNC/Nord-Kivu
- Monsieur l’Auditeur de garnison près le tribunal militaire de Goma ;
Commandant TD/Goma, ​​​Tous, à Goma.
                                                                     ​…………………………………………………                                                                                                                
A la particulière attention du :
- Directeur provincial de la RVA/Bukavu ;
- Commandant de la 33ème Région militaire ;
- Division de Droits de l’homme de la MONUSCO Sud-Kivu,
Tous, à Bukavu ;
 
- Commandant de la 34ème Région militaire
- Division de Droits de l’homme de la MONUSCO Nord-Kivu,
Tous, à Goma ;
- Organisations de défense des droits de l’homme,
Toutes, au Sud-Kivu, Nord-Kivu et Kinshasa.
 
 
 
Kavumu, le 20 janvier 2024
 
 
 
Concerne : Alerte pour enlèvement et détention arbitraire, torture, traitements cruels, inhumains et dégradant de Monsieur KANANI BITINDA Rigobert
 
 
Mesdames, Messieurs,
 
Monsieur KANANI BITINDA Rigobert, né le 19 Juillet 1977 à Kabamba, Sud-Kivu, est un fonctionnaire public, matricule : 80302, assumant les fonctions de Chef Staff Coordination de la RVA/Bukavu, basé à l’aéroport de Kavumu, résidant à Kavumu, Groupement de Bugorhe, Territoire de Kabare, Province du Sud-Kivu.
Monsieur KANANI BITINDA Rigobert est victime d’enlèvement et détention arbitraire, tortures, traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi que d’autres formes de violations de droits de l’homme.
En effet, dans la matinée du samedi, 13 janvier 2024, Monsieur KANANI BITINDA Rigobert exerçait dans son bureau à l’aéroport de Kavumu. Un militaire de la garde républicaine, gradé Major, commis au même aéroport Kavumu lui avait informé que le colonel voulait le rencontrer vers le tarmac militaire.
Monsieur KANANI était sorti du bureau. Ensuite, le Major lui avait indiqué la jeep LC des militaires, stationnée à côté de la piste d'atterrissage, et lui avait demandé de monter à bord. Celui-ci l’avait conduit à vive allure vers le tarmac militaire où prétendument se trouvait le colonel.
Curieusement, arrivé au tarmac, c’est plutôt un hélicoptère en attente de décollage qui l’attendait. La victime a été descendue précipitamment de la jeep et mis brusquement dans l'hélicoptère, qui aussitôt s'était envolé pour une destination inconnu.
Le soir du même jour de son enlèvement, samedi, le 13 janvier 2024,  Monsieur KANANI m’avait appelé par le téléphone d’un des ses codétenus.  Il avait été obligé de payer une somme d’argents pour qu’il ne soit plus torturé dans le cachot TD.
Par cette occasion, nous avons appris que l’hélicoptère qui avait transporté la victime avait atterri à l'aéroport de Goma/Nord-Kivu, et qu’il avait subi des tortures depuis l’aéroport de Kavumu jusqu’au cachot TD du camp militaire-Katindo où il était détenu.
Depuis le dernier appel téléphonique du 14 janvier 2024, personne n’a plus reçu des nouvelles de Monsieur KANANI BITINDA Rigobert.
 
Toutefois, le même dimanche à 16h00, les membres de la famille à Goma qui s’étaient rendus au cachot TD du camp Katindo avaient appris que le Colonel TD avait sorti la victime du cachot et l’avait amené à bord de sa voiture vers une destination inconnue.
 
Plus tard, les membres de la famille à Goma ont appris qu'on l'avait transféré à Kinshasa le soir du même dimanche, à bord d'un jet privé.
 
Nos contacts à Kinshasa, nous ont fait savoir que Monsieur KANANI BITINDA Rigobert serait détenu au cachot de la DEMIAP, sans pour autant certifier l'avoir vu.
 
Les comportements répréhensibles du Major de la garde républicaine et ses complices, sont constitutifs d’infractions d’enlèvement de personne, de tortures, de traitements cruels, inhumains et dégradants. Faits incriminés à l’article 67 du Code pénal Livre II, et la Convention internationale contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.


Nous vous adressons la présente pour solliciter votre implication pour que, d’une part Monsieur KANANI BITINDA Rigobert soit retrouvé, qu’il soit libéré sans condition et que les auteurs de son enlèvement au mépris des lois de la République et des instruments internationaux de protection de droits de l’homme,  puissent répondre de leurs actes devant la justice.
D’autre part, s’il est détenu illégalement par les services de l’Etat, qu’il puisse bénéficier de droits reconnus à toute personne en détention tels que garantis par les lois de la République et les Conventions internationales.  


Dans l’espoir que vous accorderez à la présente le bénéfice de l’urgence, veuillez agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de mes sentiments les plus sincères.
 
Pour la Famille KANANI BITINDA Rigobert,
Madame Bertine NSHOBOLE CIKURU, épouse KANANI BITINDA