Trop c'est trop !, à l'ouest de Goma, les déplacés de guerre en ont marre

Victime d'une insécurité sans précédent, les déplacés de guerre vivant dans les camps de déplacés située à l'ouest de Goma ont manifesté ce mardi 5 mars 2024. À la base de cette manifestation, un jeune déplacé venu de Kimoka dans le territoire de Masisi a été tué par un présumé réserviste Muzalendo dans le site de déplacés CBCA. Un nième assassinat que les déplacés qualfie de «trop».

Trop c'est trop !, à l'ouest de Goma, les déplacés de guerre en ont marre
Manifestation des déplacés de guerre à l'ouest de Goma contre l'insécurité grandissante dans leurs camps. Photo de Daniel Michombero

Dès les premières de ce mardi 5 mars 2024, les déplacés de guerre y compris quelques habitants des quartiers Lac vert et Mugunga ont barricadé la route Goma-Sake au niveau de l'entrée de l'ISTA Goma et le camp de déplacés de Lushagala tout l'avant midi de ce mardi 5 mars 2024. Leur principal message écrit sur un tableau est « Nous ne voulons pas que le crépitement des balles sans cause continue. Nous souffrons beaucoup ! Le gouvernement nous a délaissé». 
Tout en colère, ces manifestants ont fini par mettre la main sur le présumé Muzalendo auteur ce crime. Sans tarder ils l'ont lapidé et brûlé vif. 


« La population en colère a réussi à mettre la main sur l'auteur de ce crime. Elle l'a lapidé à mort avant de brûler son corps. Il était habillé en tenue de infanterie de l'armée»; a-t-on appris de Mbilizi Jacques témoin de l'événement, habitant du quartier Mugunga. 


Contacté, le chef de quartier Mugunga confirme les faits « Les informations en ma possession renseigne qu'un soldat a tué un déplacé dans la nuit d'hier. Les déplacés ont appréhendés ce soldat et l'ont brûlé vif. C'est la raison pour laquelle la route Goma Sake a été barricadée»; explique Safari Balibukira.

« Trop c'est trop! »

Depuis le début du mois de février qui vient s'est écoulé, au moins 12 personnes ont tuées et une dizaine d'autres blessées par balles ont été signalés dans les quartiers Lac-vert et Mugunga. Les déplacés de ce coin ne veulent plus voir toute personne armée dans leurs camps.
« Il y a crépitement des balles quasiment tous les jours ici. Qu'il soit un élément des FARDC ou un Muzalendo (réserviste de l'armée), nous ne voulons plus le voir dans nos camps. S'il  ose y venir nous allons le brûler, en plein jour tout comme la nuit.  Nous souffrons dans les camps ici, ils prennent nos téléphones, sac et tout autre bien de valeur »; explique un déplacé du site CBCA tout en colère.


Pour l'armée, il y a un peu, elle avait affirmée qu'«aucun élément probant n’atteste que les Wazalendo ou les FARDC sont impliqués des actes criminels» à Goma. Par ailleurs, les habitants et déplacés des quartiers Lac vert et Mugunga ont du mal à différencier les réservistes Wazalendo des bandits porteurs d'armes à feu.