Nord-Kivu : le CICR appelle à faire des services de santé mentale une priorité

​​​​​​​Alors que le monde célèbre ce 10 octobre la journée mondiale de la santé mentale, le Comité International de la Croix-Rouge, CICR, appelle les Etats à faire des services de santé mentale et de soutien psychosocial une priorité et une composante essentielle des premiers secours délivrés dans les zones en conflits armés.

Nord-Kivu : le CICR appelle à faire des services de santé mentale une priorité
Photo Alfred

« Les services de santé mentale ont trop longtemps été relégués au second plan dans les situations de conflit » a déploré Peter Maurer, le président du CICR dans un communiqué de presse survenu à notre rédaction. A lui d’ajouter que parce que certains traumatismes sont invisibles, ils risquent de passer inaperçus ou de ne pas être considérés comme une priorité. « Pourtant, la guerre a des répercussions dramatiques sur la santé mentale et le bien-être psychosocial de millions de personnes. Certaines développent des troubles mentaux, d’autres voient ressurgir des problèmes préexistants. D’autres encore souffrent des troubles plus sévères qui peuvent mettre leur vie en danger » regrette-il tout en précisant que plus de 20% des personnes vivant dans des régions en proie à un conflit sont atteintes de troubles mentaux plus ou moins sévères, allant de la dépression ou anxiété légère au trouble de stress post-traumatique. C’est trois fois plus que dans le reste de la population mondiale.

Pour ce faire, le CICR déplore qu’à l’heure où l’attention portée à la santé mentale va grandissant à travers le monde, les besoins des victimes de la guerre en matière de santé mentale et de soutien psychosocial doivent devenir une priorité. Il faut souligner que selon le CICR il suffit de prodiguer des bons conseils dans le domaine de la santé mentale pour aider à sauver des vies dans les conflits armés et cela doit se faire avec toutes les parties prenantes. « Prodiguer des soins adéquats dans le domaine de la santé mentale peut aider à sauver des vies dans les conflits armés ou d’autres situations de violence au même titre que le fait de panser une plaie ou de distribuer de l’eau potable. Les blessures qui ne se voient pas n’en sont pas moins dommageables pour la santé », révèle M. Maurer.

Important de fournir des soins de santé mentale

Le monde célèbre ce 10 octobre la journée mondiale de la santé mentale. Toutefois près de trois quarts des milléniaux soit 73% interrogés dans le cadre d’une enquête internationale estiment que les soins de santé mentale sont aussi essentiels pour les victimes de la guerre et d’autres situations de violence que l’accès à l’eau, à la nourriture ou au logement.

Dans une enquête Ipsos commandée par le Comité Internationale de la Croix-Rouge menée auprès de plus de 15 000 personnes âgées de 20 à 35 ans dans 15 pays différents, il s’est révélé que ces chiffres témoignent d’une conscience grandissante de l’importance de fournir des soins de santé mentale dans les situations de conflit. Notons que c’est en Syrie où les soins de santé mentale ont été le plus plébiscités soit 87% des milléniaux syriens interrogés (environ 1000) éprouvent les besoins en la matière des personnes touchées par un conflit armé n’étaient pas moins prioritaires que l’accès à l’eau, à la nourriture et au logement.

Pour matérialiser ses actions, le CICR appelle ainsi tous les Etats à faire des services de santé mentale et de soutien psychosocial une priorité et leur demande de les intégrer dans les dispositifs d’intervention d’urgence au niveau tant national qu’international.

Alfred Bukuhi